"Disarm" (mechanized) est une oeuvre cinétique de Pedro Reyes capable de jouer un véritable concert à partir d'instruments réalisés avec des armes à feu transformées.
"Il est important de se rendre compte que ces armes ont pris des vies.
C'est comme si une sorte d'exorcisme avait lieu, la musique chassant les
démons des armes."
Rendues inutilisables, elles on été données à l'artiste par le gouvernement mexicain après confiscation,
devenant entre ses mains des automates musicaux qui tendent à
prendre une autre fonction symbolique, visant à effacer la fascination
morbide qu'elles peuvent exercer.
Pedro Reyes, en tant qu'artiste engagé, réalise ainsi, à travers les arts, une critique sociopolitique de notre société contemporaine.
En exposition au Lieu Unique jusqu'au 27 novembre 2016.
A l'occasion de la fêtes des langues, les élèves en arts du lycée ont réalisé un cercle chromatique aux accents étrangers. Une recherche plus difficile qu'il n'y parait, car non seulement le concept de couleur n'est pas le même selon les cultures, mais peut prendre de multiples formes au sein d'une même culture. En dehors d'un contexte, on se retrouve facilement face à de faux amis et erreurs de traduction...
"Phallaina" de Marietta Ren n'est pas une bande dessinée ordinaire.
Utilisant le support numérique, elle n'a rien a voir avec les bandes dessinées lisibles sur tablette.
Il ne s'agit pas d'une simple transposition sur un nouvel outil de lecture, mais la création d'une forme nouvelle, qui réinvente la structure interne de la BD.
Oubliant le livre sur papier, elle s'organise comme une frise, sans coupe, et déroule sa narration en noir et blanc comme un immense plan séquence.
S'adaptant au format, la technique artistique et la composition plastique créent une suite horizontale sans rupture, dans lesquelles les scènes s'enchainent et s'interpénètrent.
Véritable bande défilée, elle se lit via une application numérique (téléchargeable gratuitement depuis le site officiel et le kiosque de Charles Péguy), en faisant glisser l'histoire du bout des doigts, sur sa tablette, son téléphone ou n'importe quel écran tactile.
Ce nouvel outil nomade fait ainsi évoluer l'approche du lecteur, qui devient le démiurge de la continuité physique et temporelle de l'oeuvre.
Considérée comme l'avenir de la bande dessinée, il est intéressant de constater que cette nouvelle manière de raconter une histoire passe par un retour aux sources de la création artistique.
On pense ainsi à la continuité de certaines peintures pré historiques des grottes ornées, abandonnée progressivement pendant l'antiquité au profit de la compartimentation qui permet une meilleure lisibilité de l'histoire.
Pendant le Moyen age, la succession d'épisodes favorise ainsi la compréhension des images, destinées à instruire le peuple illettré.
L'organisation en prédelle des retables de la pré-renaissance installe ensuite définitivement la narration dans des cases, que l'on retrouve dans la bande dessinée moderne.
Entre séquences et continuité, les artistes ont cependant très souvent cherché à concilier les deux aspects, s'adaptant au support (architectural, notamment), prenant en compte le statut de l'oeuvre et le public concerné, tout autant qu'à satisfaire le scénario de l'histoire racontée.
Avec Phallaina, la technologie oblige le 9eme art à renouer avec son plus lointain passé, à dialoguer avec son histoire, à questionner ses traditions.
Pour cette nouvelle édition du Voyage A Nantes 2016, Presse Océan a réalisé 10 documentaires sur quelques œuvres présentées, dans lesquels les artistes eux même racontent leur travail.
Des interview très instructives pour comprendre une démarche artistique...
Le VAN sur pellicule (1/10) : Un aquarium dans une cabine téléphonique (Passage Sainte Croix)
Le VAN sur pellicule (2/10) : Léviathan et ses artistes (LU)
Le VAN sur pellicule (3/10) : Grafikama, l'Afrique vous parle (Rue des pénitentes)
Le VAN sur pellicule (4/10) : HeHe fait tomber un pylône(Douves du Château des duc de Bretagne)
Le VAN sur pellicule (5/10) : Trésors de réfugiés (Château de Nantes)
Le VAN sur pellicule (6/10) : Mes tripes sont des poissons d'argent (Piscine Léo Lagrange)
Le VAN sur pellicule (7/10) : Sculpture de Pierre-Alexandre Rémy (Cours Cambronne à Nantes)
Le VAN sur pellicule (8/10) : Ange Leccia (Hab Galerie de Nantes)
Le VAN sur pellicule (9/10) : Ador et Semor "Parade, balade et distorsion" (Atelier Lebras)
Le VAN sur pellicule (10/10) : Musée nomade (l'Atelier)
Pas toujours facile de s'orienter vers un métier, quand on ne le connait pas!
Pour répondre à vos questions, voici quelques sites dans lesquels vous trouverez tous les renseignements nécessaires.
Sans oublier des témoignages de professionnels en vidéo.
Ne pas hésiter à naviguer dans ces océans d'informations: le hasard fait souvent bien les choses, vous pourriez tomber sur l'île de vos rêves!
Voici un site que vous pouvez consulter régulièrement: vous y trouverez "une minute sur l'art contemporain", qui décrypte une œuvre d'un artiste contemporain de référence, ainsi que quelques visites d'expos.
Série, polyptyque, pendant, paire... les multiples en art ne sont pas toujours facile à nommer.
Voici un site qui reprend les définitions de ce vocabulaire particulier, avec un petit Quizz en prime!!!
(Cliquer sur les images pour être redirigé)
Apple les appelle les "live photos" et en fait force de publicité. Pourtant le procédé n'est pas nouveau: l' I phone démocratise simplement par une application technologique, un médium déjà bien présent sur le net, pour les cartes de vœux, les publicités et autres fantaisies plus ou moins agaçantes, qui clignotent sur nos sites préférés...
Gif ou cinémagraphe, ces petites animations, image par image, tournent en boucle sur l'écran, ajoutant une dimension temporelle et narrative à l'image, avec le concentré poétique et hypnotique d'un court métrage.
Voici quelques exemples de graphistes et webdesigners:
En art contemporain, les artistes se sont emparé de cette "nouvelle technique" (des années 90, devenue ringarde sur le web, mais qui connait un renouveau grâce à une plus grande facilité d'accès et une réappropriation par le grand public et la sphère artistique) , entre photographie, diaporama et vidéo, pour des résultats à la fois insolites et très esthétiques.
(Avec parfois une petite pointe de nostalgie et d'hommage pour l'imagerie du cinéma, d'avant le cinéma, rappelant les effets de thaumatrope, zootrope, praxinoscope, phénakistiscope et autre folioscope du XIXeme siècle... le procédé étant finalement le même...)
Cette nouvelle manière de concevoir la photographie a poussé des galeries d'art et des musées à créer des expositions virtuelles et des concours sur le net, dont voici deux exemples:
Au delà d'un questionnement sur l'utilité de l'art, et sa définition, la machine à fabriquer des sculptures fécales de Wim Delvoye est une métaphore de la condition humaine.
Elle pose la question du rapport entre la nature animale de l'humanité (égalitaire entre toute) et une société qui nie, ce qui fait de tout être humain, un être organique.
Dans un monde aseptisé, qui rejette, de manière générale, tous les fluides
corporels, odeurs et excréments, pourtant indispensables à la vie, la
digestion est un tabou, tout en étant ultra sollicitée par la promotion
du plaisir de manger.
Entre une publicité détournée de Monsieur Propre, Coca Cola et Chanel (made in China...), Cloaca, dont il existe une dizaine de version, trône comme un monstre mécanique contre nature, dans une propreté clinique, éclairée par des vitraux de cathédrale, composés de radiographies de tubes digestifs.
Entre sacralité et scandale, art et science, Wim Delvoye propose donc une oeuvre dont la portée existentialiste est plus riche, complexe et variée qu'il n'y parait.
D'un point de vue artistique notamment, elle s'inscrit dans une tradition scatologique de l'art, qui ne manque jamais de faire polémique.
Si la provocation interpelle la question de la posture de l'artiste face aux conventions, la dimension défécatoire pose la problématique du processus de création.
D'aucun pense la création comme un don venu du ciel, une grâce de Dieu, une vertu inspirée des Muses.
Pourtant, psychanalytiquement parlant, le processus créatif s'apparente à une
digestion: pétri d'intention consciente ou inconsciente, l'artiste se
nourrit de son environnement, de sa culture, de son histoire, prend le
temps de les digérer, afin de mettre au monde une oeuvre qui répond
comme une nécessité viscérale, à son besoin de créer, intérieur et impérieux.
D'ailleurs, Wim Delvoye n'est pas le premier artiste à illustrer cette théorie par une oeuvre d'art.
Maurice Joyant, "Henri de Toulouse Lautrec chiant sur la plage de Crotoy (Picardie)", 1898 (photographies publiées sous la forme de cartes postales)
Antonio manzoni, "merda d'artista", 1961, 30 grammes d'excréments de l'artiste, vendus en boite de conserve hermétique, au prix de trente grammes d'or
He/She, Tim Nolde et Sue Webster, 2004 (tas de déchets dont les ombres portées représentent les deux artistes en train d'uriner)
Rube Goldberg, ingénieur de formation, était dessinateur de presse, scénariste de cinéma, romancier, inventeur, sculpteur.
Artiste prolifique, ce sont les dessins mettant en scène le
professeur Lucifer Gorgonzola Butts, qui lui ont valu le plus de succès.
Dans cette série humoristique créée en 1914,
Goldberg dessine les schémas annotés de machines complexes réalisant des
tâches simples d'une manière particulièrement confuse.
Appelées Machines de Rube Goldberg, elles ont eu jusqu'à aujourd'hui une
longue postérité, notamment cinématographique (comédies, dessins
animés, publicités, clips, génériques ...etc...)
En voici trois que j'apprécie particulièrement (prof d'arts plastiques oblige...)
Certains artistes ont également eu l'idée de construire ce type de machine, sans aucune réelle utilité (puisqu'elles réalisent une tâche simple d’une manière délibérément complexe) pour en faire des oeuvres d'art cinétique, dans lesquelles le mouvement est composé d'une réaction en chaine.
On peut citer "Der Lauf der Dinge" (le cours des choses) de Peter Fischli et David Weiss, film expérimental sorti en 1988 mettant en scène une de ces machines, qui rejoint ainsi celles de Duchamps ou Tinguely dans la sphère des oeuvres majeures de l'art moderne et contemporain.
Suite aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris, voici un lien vers une compilation de dessins de presse, qui expriment le sentiment général.
Car un petit dessin réconforte aussi bien qu'un grand discours...