vendredi 10 avril 2015

Le rêve d'Ebdomeros. Hommage aux muses de Giorgio De Chirico au chateau de Oiron

Au détour du couloir des illusions, elle est là. On la voit un peu par hasard.
Qu'est ce que c'est? Une pompe, vestige d'un temps plus ancien? Oui, ... mais le cartel?
On dirait un faux, avec ses bouts de scotch noir d'électricien. Bancale,  même pas vraiment rectangle, avec une typographie de machine à écrire.
On lit. Ah, oui!... Bien vu. Effectivement.  De Chirico n'est pas loin...
Mais quel rapport avec le lieu? Avec la collection?

Pompe à eau du château de Oiron





Les muses inquiétantes. De Chirico, 1918

























Roman écrit en 1929 par De Chirico (traduction française)



Le rêve transformé. De Chirico, 1913


Heureusement, Michel est là, avec ses jolies formules: "appropriation par un visiteur", "opportunisme poétique", "acte gratuit artistique".

Surréaliste!
Cependant, le choix de laisser visible cette démarche de création spontanée (et peut être aussi un peu provocatrice et anarchiste?) fait sens.
Par ce petit clin d'œil, l'art contemporain s'inscrit dans un environnement ancien, mais vivant. Le château de Oiron est un  lieu en action, qui ouvre les portes de l'espace et du temps.
Le patrimoine n'a pas de raison d'être, s'il n'est en dialogue avec le présent et tourné vers l'avenir. Il est une muse pour l'artiste qui sommeille en chacun de nous.
Ici, l'œuvre, c'est le cartel, et les liens qu'il tisse avec l'objet qu'il côtoie, jusqu'à l'englober.
"In situ", c'est aussi, et peut être surtout, cela:  l'esprit des lieux, l'espace symbolique qui hante l'entre deux...