Dès le début des événements, le Musée National des Arts et Traditions Populaires a en effet récolté les affiches qui apparaissaient déjà comme un patrimoine, conscient de leur portée historique et artistique.
L'art devenait non seulement témoin, révélateur, critique ou prophétique, se positionnant comme avant garde esthétique (à l'instar des mouvements modernes du début du 20eme siècle, cubisme, constructivisme, dada ou surréalisme.... qui participe à l'émergence intellectuelle de l'homme nouveau, entièrement tourné vers la notion de progrès) mais revendiquait la révolte comme démarche artistique à part entière, dont la production finale était un outil, voire une arme, destiné à produire la lutte et pas seulement à l'illustrer ou à l'accompagner.
C'était la révolution par l'image et pas seulement en image.
Aux arts, citoyens! |
L'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Paris propose une exposition d'affiches produites par l'atelier populaire qui s'était auto-institué au sein de l'école, afin de répondre aux besoins des différents groupes de manifestants.
Créées dans l'urgence, ces affiches relèvent du premier jet, épuré, radical, caricatural, jouant sur les formes, contre formes, réserves, dans un objectif d'efficacité maximale, pour un minimum de moyen techniques et plastiques.
Dans la majorité des cas: une seule couleur d'encre, un jeu avec la teinte du papier, une écriture manuscrite. Il fallait faire vite, il fallait faire fort, il fallait faire économique.
Alors, pas de chichi esthétique, pas de demi mesure dans les slogans, le plus possible de contraste, des formes simples compréhensibles de tous: rien de gratuit, la visibilité avant tout.
Ces affiches sont à l'image de la lutte populaire: dans une révolution, rien n'est nuancé.
"Affiches en luttes" |
Différents reportages sont accessibles sur la chaîne you tube "clair obscur" dans une playlist consacrée à ce thème, ainsi que sur le site d'Arte.